Françoise MOISAN
Entiers, en morceaux, stratifiés, figuratifs ou déformés, les corps que je modèle gardent dans leur aspect souvent brut, l’histoire de leur naissance. L’argile est d’une telle richesse que je cherche à lui donner la meilleure part en laissant ressortir sa nature. En provoquant des craquelures, des fissures c’est un voyage « au bout de la terre » aussi passionnant que la recherche d’un volume ou de la spontanéité d’une expression à donner.
C’est aussi une exploration vers une autre matière, le ciment, allégé d’alvéoles, à la limite de la rupture, laissant voir, sans tout dévoiler, des prisonniers d’argiles, mes « troglodytes ». Cocon blanc protecteur ou, quand le verre brisé s’y intègre, soutien d’un mouvement bloqué par un verre ayant perdu sa transparence, son trans-passage ? C’est à nous de choisir ce que ces personnages veulent raconter, c’est à nous de rêver.